La petite plage aux cabanes de pêcheurs
Du vent dans les grains de sable !
On n'a rien fait de la journée. Enfin, rien de particulier. Levés tard, longtemps après le départ de Benoît. Gaspard et Charlie ont traîné en pyjama des heures pendant que maman travaillait. Ils ont joué et retourné le salon avec méthode et enthousiasme. La vie est douce et plutôt joyeuse à la guinguette lorsqu'on est un enfant ! Jusqu'à ce que vienne l'heure du goûter et que l'envie d'évasion s'impose à nous. En levant la tête sur leur joyeux bazar j'ai eu envie d'air frais. C'était ça ou ranger la maison tous ensemble.
"Mettez vos bottes et vos manteaux, je prépare un goûter et on va manger sur la plage !"
"Ouaiiiiis !"
Et hop ! Il semblerait que le ciel gris ne soit un frein pour personne dans cette famille de bretons-parisiens. Il semblerait qu'avec ou sans pluie notre envie de grand air soit la plus forte face aux tâches ménagères. Il semblerait que le vent ne soit pas une excuse pour rester enfermé toute la journée. Ils ont enfilé leurs bottes et leur manteau un sourire jusqu'aux oreilles (non, ce n'est pas vrai, Gaspard râlait parce qu'il voulait mettre les chaussures à scratch et piquer le bonnet jaune de sa soeur) (soeur qui le lui a cédé de bon coeur tellement elle était impatiente de partir à la plage) (pour les scratchs par contre c'était niet) et deux minutes plus tard nous étions partis !
Le vent m'emportera
En arrivant on a enlevé les bottes et les chaussettes. Ou plutôt les enfants parce que mois j'étais bien, au chaud, emmitouflée dans mes épaisseurs. Ils sont fous ces enfants ! Le vent soufflait fort et une chaussette a failli s'envoler. Gaspard m'a demandé de ranger toutes les chaussettes dans mon sac sinon ça va s'envoler maman ! Et toutes les bottes aussi sinon ça va s'envoler. Il m'a demandé de porter le sac sinon ça va s'envoler. Il devait vraiment être inquiet car il m'a demandé : je va m'envoler maman ?
Pour le goûter j'ai coupé trois parts de gâteau, emballé le reste de pomme de Charlie dans un bee-wrap, ajouté deux banane et une poignée de raisins secs, le tout dans une de nos jolies boîtes en fer. J'ai aussi attrapé une gourde d'eau au passage. Et une débarbouillette. Zéro déchet, un trognon de pomme, deux peaux de banane et quelques miettes pour notre compost, la routine est bien rodée désormais. C'est fastoche !
Jusqu'à ce que plouf ! !
Nous restons longtemps sur cette crique aux jolies cabanes de pêcheurs ! Les enfants grimpent sur les rochers, jouent dans le sable et courent vers l'eau. Hein ? Quoi ? Et hop ! Les pieds dans l'eau ! Normal. Je les observe s'éclabousser avec bonheur et je me dis que ça doit être chouette mais froid. Froid mais chouette. Mais que bon la flemme. Car froid hein. Même si chouette.
Avoir le privilège d'observer grandir leur complicité me rend si heureuse ! Leurs regards qui se croisent, leurs mains qui se lient, leurs rires qui éclatent... Alors j'essaye de la capter par-ci par-là, le temps d'une sortie tous les trois. Ce n'est pas toujours simple d'attraper les instants fugaces de leur enfance mais je m'y applique avec plaisir.
"Allez zou les loulous ! On rentre !"
Sur le petit chemin de terre qui sépare la plage de notre voiture Gaspard commence à ramasser les déchets. Avec Charlie nous l'aidons dans sa tâche et remplissons la cagette prévue à cet effet dans notre voiture. Pfff. Elle est vite pleine. Les enfants sont en colère, moi aussi. L'indifférence de certains adultes face à l'écologie est désespérante. Allez zou, on rentre !
